Plus nous progressons dans notre aventure, plus nous réalisons à quel point le fait de voyager en voilier nous permet d’être proche des gens….
Et y vivre des expériences inoubliables qui teinteront le reste de notre parcours.
Olivier avec ses nouveaux amis.
Les îles SALOMON sont très peu visitées; les gens y vivent paisiblement à l’abris du flot touristique. Rares sont les plaisanciers qui y s’arrêtent; les gens sont donc contents de voir du monde!
SANTA ANA
Sur la petite île de Santa Ana, nous avons l’impression d’y avoir été accueillis comme membre de leur grande famille où tous semblent frères, oncles ou cousins de quelqu’un.
Pour les enfants, c’est devenu naturel de se présenter à quiconque croise notre route. Voici ici Guillaume : Hi, I’m William! (Guillaume en anglais); Hi, I’m Oliver; Nice to meet you!
Nous sommes l’un des premiers bateaux étrangers de passage cette année; leur accueil est chaleureux, leur sourire contagieux, leur rire vivifiant, leur joie de vivre communicative.
Naturellement, les bateaux de passage sont une belle occasion de combler leurs besoins essentiels.
Dans les villages des îles les plus isolées de l’archipel, le seul appareil qu’on y retrouve est une radio ondes courtes (alimentée par un panneau solaire) servant à la fois à recevoir les bulletins de nouvelles et de téléphone public. Ici, Ghislain refait les terminaux électriques.
Les pirogues demandent également à être “bichonnées”…
Les arbres (avec de gros troncs) dans lesquels on sculpte les pirogues se font de plus en plus rares; les gens cherchent donc davantage à maintenir leurs pirogues actuelles en bon état que d’en construire de nouvelles. Le métier dans l’âme, notre capitaine répare ainsi 4 pirogues en une journée! Tous sont curieux d’observer les techniques, l’outillage et les matériaux utilisés. “Nous pourrons enfin retourner pêcher!”
L’instant d’une courte navigation, nous avons eu l’occasion d’accueillir à bord de Myriam une famille de 8 personnes, retournant chez elle après une absence de 3 mois, le temps de donner naissance au petit dernier. Seul le paternel parle anglais; nous communiquons à l’aide de signes et de sourires.
Nous leur offrons à déjeuner et sommes heureux d’échanger avec eux sur leur mode de vie. N’eut été notre aide, ils auraient dû parcourir 3 heures en pirogue pour regagner leur village. Une grande expédition si l’on considère le bébé naissant, deux jeunes enfants, les bagages, les conditions de mer… Tous étaient bien reconnaissants et heureux de rentrer à la maison!
Les enfants y vivent également, sans trop le réaliser pour l’instant, des moments hors du commun…
Avec son sourire charmeur, sans l’once d’une gêne, Olivier se retrouve, en quelques secondes, entouré de tous les enfants du village. Fascinant!
Guillaume, étant plus timide, a besoin d’observer davantage avant de se lancer. Une fois la glace brisée, difficile de l’en ressortir!
Je me retrouve également bien entourée! Dès que je vais marcher sur la plage, une dizaine d’enfants m’accompagnent, tous voulant me toucher un bout de main ou de bras. Et je suis bien surprise de les entendre chanter si spontanément. Lorsque je veux les filmer, les voilà qu’ils chantent encore plus fort et dansent. WOW!
NATAGERA
Pour nous rendre au village de Natagera, de l’autre côté de l’île de Santa Ana, nous marchons dans la brousse pendant une heure.
Lorsque nous avons la chance d’échanger quelques mots avec cette jeune femme, nous apercevons de fins traits sur son visage. Un rituel lors du passage à l’âge adulte veut que les jeunes femmes se fassent tatouer “à froid” le visage à l’aide d’une dent de cochon. La cicatrisation laisse ces traces à peine perceptibles. Le rang social de la personne détermine l’ampleur de son tatouage. Cette femme a eu la gentillesse d’accepter de se faire photographier.
Ghislain en compagnie du chef du village de Natagera M. Alban.
Lorsque nous arrivons au village, Olivier nous précède étant toujours à la course... Une multitude d’éclats de rire nous viennent à l’oreille, puis une centaine d’enfants courent; soudain, nous apercevons notre Olivier parmi toute la bande avec un ballon. Ça y est, c’est fait, il s’est intégré au groupe!
Le seul petit blanc, il est le centre d’attraction. Tout ce qu’il fait les fait rire d’autant plus qu’il a découvert qu’être drôle contribue grandement à se faire des amis!
Au centre du village, se trouve la “Custom House”; dernier lieu sacré ancestral encore actif aux SALOMON. On y pratique toujours le culte d’antan, ayant refusé les religions modernes.
Au centre de la pièce, les crânes des hommes qui ont marqué la communauté sont enveloppés dans des baluchons individuels et sont exposés sur une table . Les squelettes des chefs reposent au-dessus, dans des pirogues.
Le chef, M. Alban, nous montre ici le cercueil de son père.
Le culte est uniquement pratiqué par les hommes. Le site est tapu (interdits) aux femmes; lorsque nous nous sommes approchés du site sacré, soudainement, toutes les filles et les femmes se sont arrêtées, comme s’il y avait eu un mur. Un endroit à la fois intimidant et mystique.
Maison de Natagera.
Sur le chemin du retour, nous croisons une famille qui transporte un malade qui rentre chez lui.
Réplique d’un Canoë des guerriers.
À l’étrave est érigée une sculpture de Nguzunguzu; une tête entre ses mains signifiaient leurs intentions de guerre, tandis qu’un oiseau évoquait qu’on venait en paix.
TAVANIPUPU
Les îles SALOMON c’est également un endroit où les fonds marins sont des plus magnifiques! Plusieurs récifs coralliens portent la mention “parcs protégés”, alors du poisson, il y en a à la tonne, et les coraux sont d’une grande beauté. Une nouvelle diversité s’offre à nous.
Étant ancrés entre deux îlots de sable, les enfants peuvent aller à terre à la nage; nous partons du bateau avec palmes, masque et tuba. Une belle qualité de vie!
MAROVO LAGOON
Les îles SALOMON sont souvent associées au Marovo Lagoon, un immense plan d’eau, tel un lac, parsemé d’îlots boisés, entouré de deux barrières de corail parallèles, lui valant une place au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Bien que son accès y soit difficile et que sa navigation demande une grande vigilance, ce n’est pas ce que nos souvenirs évoqueront de notre passage là-bas.
D’abord, nous y avons rencontré des sculpteurs aussi talentueux que nombreux; c’est à croire qu’ils ont des “mains” de fées!
Plusieurs sont mêmes venus à bord faire éloge de leur talent.
Mais le plus inédit, et le plus troublant…
Alors que nous débarquons à terre visiter cette petite communauté, un pêcheur de langoustes revient ensanglanté… il vient de se faire attaquer par un crocodile; il a de multiples morsures profondes à la tête et au bras.
Depuis notre arrivée dans les îles SALOMON, c’est une réalité qui ne peut nous échapper. C’est d’ailleurs l’une des premières questions que nous posons : “La baignade est-elle sécuritaire? Y-a-t-il des crocodiles ici?” Les locaux demeurent les mieux placés pour nous informer. Ici, aux abords de ce petit village, il est rare d’en apercevoir, mais ça arrive…
Immédiatement, Ghislain retourne au bateau chercher notre trousse de premiers soins et applique les soins nécessaires avec beaucoup de sang froid; Thassa se dirige ensuite en “speed boat” vers la clinique la plus près, située à 2h de mer.
L’homme semble évidemment très ébranlé… Il nous raconte que le crocodile n’était pas très gros, mais est arrivé par derrière et l’a pris littéralement par la tête. En soirée, à son retour de l’hôpital, il ne manque pas de venir nous remercier pour tous les services rendus. Lorsque nous réalisons tout ce que nous venons de vivre, nous sommes à notre tour secoués. À la fois témoins d’une tranche de vie locale inédite et bien conscients que nous venons de vivre quelque chose de très particulier.
Heureusement, Thassa va s’en tirer; par contre, on demeure septique quant à la réhabilitation à 100% de son biceps droit.
VONAVONA LAGOON
Vonavona Lagoon, un lieu de relaxation idéal et d’une grande beauté.
De belles explorations en annexe où la baignade est au centre de nos activités. Nous n’avons jamais eu aussi chaud! Les températures se maintiennent autour du 35 degrés C, un taux d’humidité très élevé et pas un “pet” de vent. Côté chaleur, nous sommes gâtés!
Nous avons été choyés d’avoir la permission de visiter Skull Island, un îlot sacré et tapu.
Sur le site, on y retrouve les crânes de plusieurs chefs et guerriers. Ils sont préservés sur une terrasse sacrée, dans de petites maisons de pierres, regroupés par dizaine.
Skull House
On y retrouve également de jolis coquillages et des rondelles sculptées dans des bénitiers géants servant autrefois de monnaie d’échange.
Le site n’est pas interdit aux femmes; j’étais donc bien heureuse de pouvoir vivre, moi aussi, cette expérience particulière.
Myriam au repos avant de reprendre la route.
En Mélanésie, la période active des moustiques est de juin à novembre. Afin d’éviter au maximum les risques d’infection à la Malaria, nous poursuivons notre route vers les îles de la Papouasie Nouvelle-Guinée. (N’hésitez pas à consulter notre itinéraire qui a été mis à jour (fin de la section du Rêve à la Réalité)). Notre prochain accès Internet sera lors de notre passage en Australie à la mi-juillet. D’ici là, ne manquez pas de visualiser notre position en cliquant sur l’onglet approprié à votre gauche. Et surtout, passez un très bel été dans notre beau Québec!
À très bientôt!
Annie et tout l’équipage du Myriam xx
** Le Festival des Arts du Pacifique Sud aura lieu, cette année, du 1er au 14 juillet 2012 à Honiara, capitale des ÎLES SALOMON. **
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RépondreSupprimerHello, Cela fait bien longtemps que votre article a été publié mais je me disais que j'obtiendrais peut-être tout de même une réponse.
RépondreSupprimerEst-il dangereux selon vous d'aller aux îles salomon, considérées "instables" par le site du gouverenemnt français ?
Et enfin, comment vous êtes vous rendu sur places dans les îles, aviez vous loué le Miriam ? Quel type de budget faut-il avoir ? Y'a t-il besoin de guide par exemple ? Et sur les îles, où dormiez vous ? Mangiez-vous ? Merci pr vos réponses