**Étant en pleine campagne électorale, le climat est très instable et agité, nous avons préféré limiter notre visite aux archipels, nous tenant ainsi loin de l’île principale.**
C’est aux îles Trobriand, petit archipel isolé de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, que nous avons notre premier contact avec le peuple “Papou”.
Archipel TROBRIAND
Accueil incomparable à notre arrivée.
Vous découvrirez ici un endroit unique au monde, qui se diffère de tout autre lieu de par ses mœurs, son caractère social où chacun imprime sa propre monnaie, de par son ouverture d’esprit sur la sexualité, de par ses techniques de préservation de l’igname; une société qui, encore aujourd’hui, est étudiée par plusieurs anthropologues.
Kiriwina, île principale des Trobriand, nommée à juste titre, île de l’amour! Nous nous retrouvons au cœur d’une population accueillante et chaleureuse comme on en rencontre qu’une fois dans sa vie!
Nous sommes littéralement assaillis par la population! Beaucoup, beaucoup de personnes sur un si petit territoire; on ne fait pas un pas sans y rencontrer quelqu’un. Du plus petit au plus grand, on sert la main à tout ce beau monde.
On se fait toucher, les enfants plus que quiconque; le nez, les cheveux, les joues, les oreilles, le front, les bras, les mains…
Les enfants se font “bécoter”! Nous y vivons un bain de foule démesuré!
Guillaume, de nature pourtant très chaleureuse, a vite l’impression qu’on envahie sa bulle! Bien patiemment, il se prête à cette ondée d’amour!
Olivier y voit là un nouveau jeu… Les dames se l’arrachent des bras; toutes veulent l’emporter. Dès qu’il en a la chance, il se sauve en courant! C’est l’euphorie, tous se lancent à sa poursuite.
Ghislain et moi n’en croyons pas nos yeux; nous voulons tout capter! À un moment, Ghislain doit porter Olivier sur ses épaules afin d’éviter l’euphorie totale! (Guillaume aurait bien aimé lui aussi…) Comment aurions-nous réagi, nous, à 6 ou 11 ans à tant de proximité étrangère?
Dans les villages, des hommes ont dû disperser la foule avec des bâtons pour nous céder le passage.
Y’a pas de doute, découvrir une île à la marche nous amène à être proche des gens!
Nous avons également l’opportunité de rencontrer le grand chef de l’archipel; toujours des moments impressionnants.
Le GRAND CHEF est le seul homme autorisé à avoir plus d’une femme; en fait, il en a 6!
Et voici sa demeure.
À l’image de la culture polynésienne de l’Île de Pâques, on y retrouve ici également des “longues oreilles”. Voici l’une des 6 femmes du grand chef qui se laissent “pousser” le lobe d’oreilles.
Au centre du village, les trobriandais entreposent, dans ces bâtisses richement décorées, leurs récoltes d'igname leur permettant une provision pour l’année à venir.
Igname House; greniers à provisions trobriandais.
L’igname est au cœur de l’alimentation, c’est un aliment prestigieux dont la récolte se fait particulièrement entre juin et août.
Chaque famille, au sens large du terme, a sa propre Igname House.
L’Igname House du chef du village est toujours la plus grande et la plus élaborée. C’est aussi la 1re à être remplie.
Chaque année est déterminé le producteur du plus grand igname; l’heureux propriétaire est alors reconnu comme étant “tokwaibagula” soit LE meilleur jardinier, signe de grand prestige.
Bien que l’igname fasse partie de la culture de la majorité des îles du Pacifique, les Igname House sont uniques aux îles Trobriand.
Autre particularité des îles Trobriand…
Non seulement les îles Trobriand ont leur propre monnaie, mais chacun est libre d’imprimer sa monnaie comme bon lui semble…
N’est-ce pas merveilleux!
Sur des feuilles de bananiers, des motifs sont reproduits pour ensuite être mises à sécher.
Encore aujourd’hui, chaque famille fabrique sa monnaie nécessaire à l’achat de produits locaux.
Chacun personnalise sa monnaie, celle-ci qui porte la mention :
I Love You!
Ça fait des portes-feuilles qui ne sont pas trop discrets… chaque ballot compte pour une unité. La monnaie locale sert pour les produits de l’île tandis que le Kina (monnaie de la Papouasie) sert aux produits importés.
Lors de célébrations funéraires, des centaines et des centaines de billets sont ainsi offerts à la famille du défunt.
En visitant un village, nous nous sommes retrouvés à proximité de cette cérémonie. Ils ont arrêté la célébration, le temps de nous expliquer le rituel et nous laisser photographier à notre guise….
Il y a peu de voitures sur l’île; lorsque nous voulons nous rendre tout au nord, on nous propose de faire route avec les policiers en service dans LE véhicule de police!
Les gens marchent beaucoup... et pas toujours “allèges”!
TOUTES les femmes transportent un “petit” quelque chose sur leur tête; des vêtements, des fruits, des légumes, de la viande, des paniers de billets. Vraiment admirable!
En échange de matériels scolaires, les enfants d’une école nous ont offert un spectacle de danses traditionnelles.
Coloré, unique, touchant, beau! À l’image de cette population attachante.
Après avoir fait le plein de chaleur humaine, nous poursuivons notre route …
Petit paradis croisé au milieu du Pacifique!
Archipel D’ENTRECASTEAUX
Nous passons quelques jours dans l’archipel d’Entrecasteaux, nommé ainsi en l’honneur de l’amiral explorateur français du même nom, qui a exploré ses îles au milieu des année 1790.
Chaque lieu est à découvrir et faire face à l’inconnu fait maintenant parti de notre quotidien. Le mouillage sera-t-il confortable et sécuritaire? Comment serons-nous perçus?
Et nous sommes toujours surpris de voir à quel point les gens sont gentils. Nous y avons rencontré des insulaires extrêmement accueillants.
Un soucis avec notre “dessal” nous amène à faire une corvée d’eau par précaution. Les insulaires, d’une grande hospitalité, nous aident à transporter nos bidons de la source à la plage.
Ce couple très aimable est venu nous souhaiter la bienvenue en pirogue; nous étions le premier voilier depuis 10 ans à faire escale dans la baie Mewady. Ils ont tenu à nous offrir en cadeau un igname de leurs jardins.
Les maisons de la Papouasie diffèrent de celles du reste de la Mélanésie en étant, entre-autre, sur pilotis afin de mieux dissiper la chaleur et laisser un espace à l’ombre aux animaux de la basse cours.
Archipel des LOUISIADES
L’archipel des Louisiades marquent pour nous un temps d’arrêt, une petite pause avant de reprendre notre navigation vers l’Australie.
La vie coule douce à Guluwa.
Ti-lavage; ti-séchage!
Les gens sont pauvres, mais extrêmement débrouillards! Cet homme construit cette pirogue à l’aide d’outils bien élémentaires.
Aujourd’hui est un jour spécial pour le petite communauté de Guluwa; Selon la coutume, la maison appartenant à un couple décédé il y a un an est démolie.
Tous ont mis la main à la pâte et, en moins d’une heure, il ne reste plus rien. Tous les matériaux seront récupérés pour d’éventuelles constructions ou mis à brûler.
Pour souligner la fin de la période de deuil, les villageois préparent un festin : pour l’occasion, 4 cochons ont été abattus et les femmes ont concocté igname, tarot et bananes.
À Bwagoia, l’exploration d’une grotte, Skull Cave, nous permet d’aller à la rencontre des ancêtres de l’île. Le passage est étroit, mais la vue est magnifique!
Dans l’obscurité, des centaines de crânes et ossements sont entassés.
Malgré l’apparence morbide de ce genre de lieu, c’est toujours fascinant de tenter de comprendre toute la richesse de l’histoire qui s’y cache.
Puis nous retrouvons la tranquillité.
Les Louisiades s’avèrent être une expérience exceptionnelle! Nous apprenons à connaître un peuple qui vit oublié et éloigné de tout étant donné l’isolement total de cet archipel. Personne ne se préoccupe de leur existence, et ils n’influencent la vie de personne. Ils sont donc avides d’informations et de contacts.
C’est ici qu’il faut avoir des choses à troquer, il y a une réelle demande et une réelle nécessité.
À Pana Pom Pom, nous nous lions d’amitié avec les insulaires. Nous y découvrons des gens timides, plutôt introvertis, mais ô combien reconnaissants! Leur sourire en dit long!
Petits et grands pêcheurs!
Leurs pirogues est leur seul moyen de se déplacer; il faut donc les bichonner! Ci-haut, des hommes réparent leur voile. Ci-bas, notre homme se cherche de l’ouvrage…
Et ça le rend vraiment heureux de pouvoir aider, donner un peu à ces gens. Ils sont reconnaissants et nous donnent le meilleur d’eux mêmes; les fruits de leurs jardins. Ils nous préparent leurs spécialités : Igname et bananes. Tellement bon que je vais voir la dame pour avoir sa recette!
Fabrication d’une pirogue à balancier avec des moyens très rudimentaires.
Avant notre départ, nous offrons de petites choses bien utiles dans la vie de tous les jours : denrées, vaisselle, outils, articles de pêche, tissus. Pour eux, c’est comme si le père Noël venait de passer!
Un père et son fils viennent nous voir en pirogue; l’enfant a une grosse infection de peau, nous lui donnons des antibiotiques. J’ai un véritable pincement au cœur lorsque je vois ses jambes… Malheureusement, ça m’attriste beaucoup de savoir qu’ils ne pourront se rendre à l’hôpital le plus près qui est à plus 200 km par la mer. Nous quittons heureux d’avoir pu les aider un peu en sachant que nous leur avons donner le maximum en peu de temps.
FÊTE DES PÈRES…
Bien que notre quotidien soit souvent fait de jours de fête, voilà une autre belle occasion de célébrer!
Une petite île déserte, un pique-nique sur feu de bois, une partie de base-ball et du repos ont été au menu en ce dimanche Fête des Pères.
Yahoooo; les Myriam en Papouasie-Nouvelle-Guinée!
Les papous s’avèrent d’excellents marins!
Escale à Bobo Eina;
Hors des sentiers battus, il y a un moment que nous n’avons pas croisé de “voileux”!
DERNIÈRE ESCALE DANS LE PACIFIQUE…
Et non la moindre…
Bienvenue à Panasia!
Lorsque nous planifions faire escale à Panasia, nous n’avons que très peu d’informations en mains, seul un point GPS nous a été confirmé. Nous sommes loin de nous attendre à tant de beauté et c’est avec le plus grand bonheur que nous réussissons à pénétrer dans ce lagon exceptionnel!
Le genre d’endroit où nous pourrions facilement passer des mois!
Chaque coin exploré, chaque tournant, c’est du gros WOW!
Histoire de bien commencer ma journée, chacun de mes matins débutent de la même façon : je fais coucou dehors par l’écoutille juste au-dessus de notre lit, j’ouvre grands les yeux et m’emplis la tête de toute cette beauté qui m’entoure : des falaises escarpées, de la verdure plus verte que nature, un lagon d’eau turquoise, des plages de sable doré, un ciel bleu mur à mur, Myriam qui ne bouge pas! Et, à plusieurs reprises, je surprends mon homme dans ce même état de contemplation, comme si nous voulions nous imprégner à jamais de cette image de ce Pacifique si magnifique!
Jusqu’à tout récemment, cette île était inhabitée. Une grande famille se partage maintenant les lieux. Derrière cette petite plage idyllique se nichent trois maisonnettes.
Les explorations sous-marines sont nombreuses et bien agréables; nous pourrions y passer des semaines sans jamais faire le tour de tous les récifs coralliens. Et ça foisonne! C’est l’abondance!
En compagnie de l’un des résidents, nous partons explorer une grotte de l’autre côté de l’île. Loin de se douter de ce qui nous attendait, au tournant de l’île, voilà ce paysage qui apparaît sous notre regard subjugué!
Une courte marche dans la forêt nous amène à cette gigantesque cathédrale sous-terraine.
Les stalactites sont impressionnantes.
Un bassin d’eau aussi douce que froide est niché au fond de la grotte.
Ce matin au programme: cours de géologie!
Il est temps de remettre vos lunettes soleil!
Notre île “pique-nique” que nous avons baptisée Pic-nic Island!
Nous récidivons l’épisode du BBQ sur la plage; toutes les occasions sont bonnes pour festoyer!
Olivier est aux anges! Il a pu faire son propre petit feu!
Pour Guillaume, son rêve de voyage se réalise : se retrouver seul sur une île déserte et cueillir lui-même ses noix de coco!
Quelques bouts de bois ont suffi à Olivier pour construire un bateau… sans négliger le safran et la dérive relevante!
Le moment se passe de mot… je ne veux plus partir!
Bienvenue maintenant sur notre île baptisée Playa Island!
C'aurait également pu être “l’île aux coquillages”, car nous y avons déniché de très beaux coquillages. La mention d’honneur va à notre Guillaume et ses yeux de lynx pour avoir trouvé des spécimens aussi rares que jolis.
Du sable, de l’eau turquoise, du sable, de l’eau turquoise…
Je CA-PO-TE!
Comme si ce n’était pas déjà assez beau, à marée basse, de petites dunes de sable se dévoilent ici et là!
Quel bonheur de faire trempette sur le lagon!
Avec ce grand terrain de jeux, je vous dis que ça ne tiraille pas pour l’école… À 10h, tout est terminé!
Toute la famille est aux oiseaux! Il y a longtemps qu’on ne s’est pas offert une escale aussi reposante avant une traversée.
Vue magnifique sur Panasia (à gauche) et Small Panasia (droite). On peut également apercevoir en tout petit notre Pic-nic Island.
Une escale à l’image de notre séjour dans le plus vaste océan du monde : GRRRRRANDIOSE!
Notre séjour en Papouasie Nouvelle-Guinée marque la fin de notre sillon dans l’Océan Pacifique; Snif! Snif!
Un grand tour d’horizon, une bonne vue d’ensemble nous donnant juste l’envie d’y revenir. En une phrase : Le Pacifique, si beau que ça fait mal aux yeux!
Une très grande étape s’achève, une autre belle s’annonce; un bien beau mélange d’émotions! À nous maintenant l’Océan Indien!
À bientôt!
Les MYRIAM xxx
Bonjour les MYRIAM,
RépondreSupprimerQuel superbe article ! Depuis mon enfance, la Papouasie-Nouvelle-Guinée me fait rêver et vos superbes photos augmentent ma hâte d'y être !
Le 1er octobre, nous partirons à notre tour du Québec sur notre Bavaria avec nos 4 filles (dont une petite Myriam, justement !) pour suivre en quelque sorte votre sillage... Nous avons très hâte d'y être !
Très bon vent !
Catherine
www.voilierLHASA.wordpress.com
PS. Avec votre autorisation, j'aimerais copier cet article sur mon propre site web, question de passer la piqûre à mes lecteurs !
Bonjour à tout l'équipage LHASA et merci de nous avoir écrit. Bravo pour votre projet; votre site est superbe! Ça nous fait plaisir de partager avec vous et vos lecteurs notre message sur la Papouasie-Nouvelle-Guinnée. Bons préparatifs!
RépondreSupprimerAu plaisir,
Annie et l'équipage du Myriam
Bravo les Zamis!
RépondreSupprimerCe que vous faites est juste fabuleux!!!
On aurait aimé partager ces moments avec vous... On suit vos aventures avec attention, envie et beaucoup de respect: vous êtes trop forts!!!
On vous aime et on vous attend au Québec!
Surtout, soyez bien prudents...
Les Savuti
Allo les Myriams,
RépondreSupprimerOn vous suit et adorons vous lire,
vous nous faites rêver! Nous avons
l'impression d'être dans le voilier
à vos côtés... Nous espérons un jour
passer vous voir quelque part...
à Bientôt, prenez soin de vous.
Martin Cossette et Marie-Paule xx