mercredi 23 mars 2011

“PACIFIQUE” LE PACIFIQUE!

Un beau bonjour à tous en direct des MARQUIIIIIISES!

Et oui, nous sommes arrivés à HIVA OA, dimanche le 20 mars 2011 après 19 jours de navigation hauturière. Prenez place à bord de MYRIAM le temps de cette navigation dont nous sommes très fiers!

 

Cette navigation est bien différente de tout ce que nous avons vécu auparavant. J’ai en fait l’impression d’augmenter notre degré de difficulté, mais pas seulement en matière navigation.

Comme lors de toutes navigations, il faut d’abord s’amariner. Je trouve les premiers 24h plus difficiles physiquement, j’ai le cœur sur la flotte tandis qu’Olivier est malade. Tout se place dès la 2e journée, même chose pour Olivier.

Les jours suivants, une routine s’installe à bord : quart de soirée pour moi, quart de nuit pour Ghislain, école en matinée pendant que Ghis100_0203lain rempli son carnet de bord et va ensuite se reposer, nous dînons en famille, je fais une sieste d’une heure en début d’après-midi pendant que les enfants écoutent un film et que Ghis relaxe dans le cockpit; lecture, jeux de société, Légo et un peu de cuisine le reste de l’après-midi, repas du soir ensemble, nous ramassons le bateau pour la nuit et dodo pour les garçons (petits et grand); la roue tourne ainsi et nous passons du bon temps en famille. Nous nous concentrons sur l’essentiel : s’occuper des enfants, naviguer et maintenir le bateau en bon état de marche, manger et dormir.

Les conditions de navigation seront favorables tout au long de cette traversée. La navigation la plus difficile fût celle de la dernière nuit avant notre arrivée à HIVA OA; nous avons affronté grains par dessus grains avec vents allant jusqu’à 30 nœuds…

Cette traversée a aussi permis à Ghislain de mettre en pratique toutes ses connaissances en matière d’ajustement des voiles apprises lors de notre cours «Matelotage voile», donné par M. François Brassard ainsi que tous les conseils donnés par M. Marc Perron.

 

Également, autant j’ai amélioré mes compétences en navigation, autant mon peu d’expérience m’a fait douter. Les premiers jours, voir la première moitié du parcours, je suis en forme, j’ingère un paquet de notions, je suis motivée et je vois mon niveau de connaissances faire un bon phénoménal! Par la suite, la fatigue s’installe, nous multiplions les manœuvres jour et nuit et, physiquement,  c’est exigeant! J’ai mal partout, mes muscles sont endoloris, j’ai des ampoules aux mains, je suis moins alerte et j’ai du mal à garder cette constance du début; ma confiance est mise à l’épreuve et je fais des erreurs. Je trouve que ça prend beaucoup de contrôle de soi, de sang froid, de courage et de détermination pour rebondir et retomber sur ses pieds. En plus de l’isolement qui ajoute un peu de nostalgie dans tout ça. Une fois la poussière retombée, je canalise ses erreurs, ce manque d’expérience afin de les transformer en une belle opportunité de m’améliorer et élargir mon champs de connaissances. Je peux enfin rebondir et aller de l’avant!

 

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Nous récoltons les fruits de notre investissement sur notre Gennaker que nous trouvons bien pratique et qui nous permet d’avancer rapidement en maintenant une moyenne de 160 milles nautiques par jour pendant 19 jours et une vitesse moyenne de 6,65 nœuds.

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Nous aurons aussi l’opportunité de traverser 4 fuseaux horaires et d’observer les heures d’ensoleillement changer progressivement. Nous reculons donc l’heure à 4 reprises; chaque fois, nous mettons environ 3 jours à s’y habituer et puis, il faut recommencer! En considérant que nous avons reculé d’une heure aux GALAPAGOS, nous arrivons aux MARQUISES avec 5h30 en moins par rapport à l’heure de Montréal.

Aussi, nous sommes forcés de constater qu’il est difficile pour Ghislain de dormir le jour plusieurs heures d’affilées. L’idée de base étant que je dorme la nuit pour m’occuper des enfants le jour et que Ghis veille la nuit pour dormir le jour. Mais voilà qu’il peut y avoir un grain, du vent plus soutenu qui demande davantage de surveillance, un bris quelconque sans compter l’inconfort du bateau.

Et quelques imprévus se sont pointés le bout du nez…

Notre top 1 est attribué à la récupération de notre Génois tombé à l’eau en pleine nuit! Oui, oui, il traînait à l’eau le long de la coque suspendu au tangon et aux écoutes, car le mousqueton reliant notre Génois à la section supérieure de l’enrouleur a cédé.   Il y a du vent, des vagues, le bateau roule de gauche à droite et il fait noir… Ouf! Nous réussissons à remonter, sur le pont, ce Génois qui pèse une tonne. Dès les premières lueurs du jour, Ghislain monte en tête de mat pour évaluer l’ampleur des dégâts et récupérer la drisse de Génois afin de le remettre en place. Aussitôt le soleil levé, tout était réparé et replacé.

Seuls responsables de sa destinée, en mer, le bateau doit toujours être prêt à affronter toutes les conditions météorologiques.

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Tout au long de cette traversée, nous avons pu compter sur une équipe EXCEPTIONNELLE qu’est le PETIT RÉSEAU DU SOIR, fréquence 14150 (BLU) tous les soirs à 16h30 (Mtl). Trois hommes d’une générosité sans pareil, dotés d’une grande expérience,   ils ont fait un travail extraordinaire en nous conseillant sur la route à suivre afin de bénéficier des meilleures conditions possibles. Tous ceux qui naviguent devraient être en contact avec ces gens là.  Nous les remercions chaleureusement. Merci M. Claude, M. Émile et M. Louis.

Également, l’équipe du RÉSEAU DU CAPITAINE (Mme Nicole, M. André, M. Pierre et M. Jean-Yves) qui sont là, fidèles, jour après jour, pour nous conseiller et nous aider tous les matins sur 14118 (BLU) dès 7h (Mtl). Merci infiniment pour votre présence rassurante.

Alors, après 3000 milles nautiques et 19 jours en mer, la famille est vraiment contente d’arriver dans ce petit coin de paradis (et croyez-moi, ça en est tout un!). Et c’est avec une immense fierté que nous touchons terre.

À notre plus jeune mousse OLI100_0180VIER : nous sommes vraiment fiers de notre ti-homme qui a su apprendre, du haut de ses 5 ans, à bien canaliser ses énergies malgré la puissance de son moteur turbo! Merci aussi pour toute la bonne humeur que tu as su mettre, jour après jour sur MYRIAM.

À notre grand moussaillon GUILLAUME : Une fois de plus, GUILLAUM100_0278E, tu as su nous démontrer à quel point tu grandis! Toujours capable de bien t’occuper tout seul et de veiller sur ton petit frère lorsque maman et papa sont occupés aux manœuvres. Jamais tu ne t’es plains de ces petits désagréments qui bouleversent tes nuits et ton quotidien. Merci de t’impliquer davantage dans notre vie-bateau.

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À moi, amirale ANNIE : Bravo d’avoir su remplir mon rôle d’équipière tout au long de cette traversée, soit de veiller au bien être des miens, malgré la fatigue, malgré l’inconfort du bateau, même si le contenu du frigo roulait sur le comptoir, malgré le régime de bananes qui ne finissait plus! Je suis fière de moi d’avoir été au-delà de ma peur et au-delà des sentiers battus.

 

À mon amo043 (2)ur de capitaine GHISLAIN : Merci pour toutes tes connaissances et ta débrouillardise qui m’impressionnent jour après jour. Merci d’avoir toujours une solution à tous ces imprévus.  Merci de nous assurer la sécurité sur notre maison flottante en dépit de ta fatigue. Ha oui, les MARQUISES en cadeau, ça te dirait? BONNE FÊTE ET BON REPOS!

1 commentaire:

  1. C'est avec un immense plaisir que j'ai lu votre récit de cette traversée - nous avons eu la chance de converser jusqu'à quelques centaines de milles des Marquises - quel plaisir ! ! !

    Toutes mes félicitations pour cette longue traversée du Pacifique - probablement votre plus longue de tout le voyage passé et à venir... Et que d'eau sous la coque depuis votre départ du lac Champlain - incroyable tout ce trajet lorsqu'on y pense n'est-ce pas ?

    Vous avez une force de caractère et une facilité d'adaptation peu communes - car "beaucoup d'appellés mais peu d'élus" sur une telle aventure et avec des enfants... CHAPEAU ! ! !

    Profitez bien des Marquises et de toutes vos prochaines escales. Nous garderons contact via courriel car à présent, la HF sera malheureusement muette entre nous je le crains.

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